samedi 15 septembre 2007

apprendre sa leçon

Je viens de corriger le premier contrôle de leçon des 4B et c’est effrayant…. Mais aussi l’occasion de comprendre un peu ce qui ne va pas dans leur méthode d’apprentissage.

Phase de lecture compréhension
Un piège, auquel nous sommes tous confrontés c’est de s’arrêter à de l’à peu prés. Il nous arrive de comprendre des textes alors que certains mots de vocabulaires nous sont inconnus. Notre cerveau est vraiment très fort pour combler les trous , pour relier les points. On croit comprendre et on passe au paragraphe suivant. Mais cette compréhension est au mieux superficielle voir complètement faussée (on comble les trous d’une manière qui fait sens pour nous, pas nécessairement le sens indiqué par l’auteur.) Durant la phase de lecture compréhension, on doit s’assurer que chaque mot est connu, que chaque proposition est comprise, puis chaque phrase, puis chaque paragraphe etc.
Puis une fois que c’est fait, il faut reprendre les phrases, les paragraphes et les reformuler, les traduire dans une langue qui nous parle. En histoire ça peut être visualiser une scène qui est décrite dans le cours, en mathématiques ça peut être s’inventer un exemple illustrant la propriété.

Phase d’Apprentissage
Avant de commencer à apprendre il est important de repérer ce qui dans un texte, une leçon, a de l’importance, on peut surligner ces passages au marqueur fluo. En Mathématiques, il y a peu de superflu, il faut que les Théorèmes et les définitions soient sus, le repérage est vite fait ! Pour ce qui est de l’apprentissage lui-même j’aurais l’occasion d’en reparler dans un dossier à venir, mais tout de même voila quelques conseils. Vous êtes confrontés à différentes matières avec des exigences particulières et des données de natures souvent très différentes : pas de lien évident entre une leçon d’histoire, une conjugaison et un théorème de Mathématiques. Avoir une technique unique pour apprendre toutes les leçons me semble être limité et limitant. Soyez créatifs essayez différentes méthodes, la flexibilité n’est possible que lorsque l’on a le choix. Vous pouvez donc essayer, de vous faire des films dans votre tête, vous pouvez lire dans votre tête, à voix basse, à voix haute, en écoutant un enregistrement fait sur votre dictaphone, testez différents rythmes, différentes intonations (vous pouvez râper , chanter votre texte). Vous pouvez recopier le cours sur des fiches, faire des dessins. Il y a pleins de choses qui peuvent rentrer en compte.

Je dois avouer que tâtonner c’est bien quand on a le temps, mais quand il existe des techniques plus rapides (à venir dans un article) c’est un peu dommage… encore que sous la forme d’un jeux ça peut être amusant.

Phase de vérification
Souvent oubliée, elle a son importance. Vous pouvez vous imaginer en contrôle surprise, récitez par écrit votre cours, et là il va falloir comparer de manière minutieuse. Il y a une grande différence entre ce que l’on écrit, ce que l’on exprime et ce que l’on a en tête. En général il y a une partie du sens qui part à la poubelle pendant le transfert. Notre texte est plein de sous entendus qui nous sont invisible. En fait pour vérifier notre texte il nous faudrait se placer dans les chaussures d’une tierce personne qui est complètement ignorante de la situation. Est-ce que le texte se suffit ou est ce qu’il manque des précisions pour le rendre compréhensible ? (pour les adultes : voir le méta-modèle , c’est très intéressant.)

VTT et pédagogie (source : blog perso) 2007

Ça doit bien faire quatre ans que je n’ai pas fait de vélo, et encore à l’époque j’avais un VTC (vélo tout chemin) et je ne faisais que de la ville avec, alors quand M m’a proposé de faire du VTT avec lui j’ai été tout de suite conquis par l’idée. Ce qui est bien c’est qu’il avait préparé l’intinéraire, il me prétait même son ancien vélo, l’équipement (casque, cycliste, tshirt et veste spécialement conçues pour évacuer la sueur),  j’étais pris en charge, je n’avais plus qu’a pédaler.  


            Le plaisir de la ballade a vite tourné court, mes chaussures glissaient sur les mini pédales, les descentes sur des chemins rocailleux étaient super pénibles (pas d’amortisseur), et j’ai touché le fond quand j’ai commencé à m’enliser. En certains endroits une fine couche de terre recouvre les cailloux, en d’autre il n’y a aucun support solide dessous, et quand il pleut bien ça donne une boue impraticable. L’astuce c’est quand on sait repérer les zones à risque, on essaye de rouler sur les talus herbeux, c’est sympa d’avoir de l’expérience mais quand on n’en a pas on se retrouve à faire du deux à l’heure dans un équilibre précaire, avec les roues doublée en volume par la terre agglomérée. Quand j’ai compris que j’avais tout à gagner à rouler sur le bord, les choses ont empirée, car il y avait de la paille coupée et je me suis retrouvé à cheval sur un gros bloc de torchis. J’étais excédé, maudissant ciel et terre, M , son itinéraire, le vélo etc … c’était un ouragan dans ma tête, entre la gêne d’être un tel boulet pour la ballade et le ressentiment contre la providence qui m’avait collé dans cette galère , sans préparation. M me donnait des conseils, mais bien que techniquement sa voix portait jusqu'à mon tympan, je ne comprenais un mot de ce qu’il me disait.


            J’ai commencé à me calmer et concentrer mon attention sur les causes sous-jacentes de cette épreuve, et à dresser des parallèles entre ma situation d’échec présente et celle que rencontraient certains de mes élèves en mathématiques. Ça m’a permis de ne pas me laisser emporter par ma mauvaise humeur et de me comporter de manière polie avec M.


            On a fini par sortir du chemin de terre pour rejoindre le macadam, j’étais vidé de mon énergie et de ma motivation, maintenant même des petites montées simples me posaient problème.


 


            Je pense que cette ballade ne m’a pas vraiment remis en selle, au contraire mon envie de faire du VTT cet été se trouve amoindrie. Je pense que si on ne prend pas en compte certains points nos séquences pédagogiques peuvent avoir le même effet sur la motivation des élèves. Je me suis posé deux questions quand j’étais sur le vélo : Comment éviter que l’apprenant se sente en échec ?  Et si malgré nos efforts il se trouve quand même dans cette situation comment limiter la casse et le sortir du cercle vicieux ?


 


 


            Les réponses que j’ai trouvées ne sont pas révolutionnaires, ce sont juste des petites astuces et a mon avis tout le monde les connaît, le soucis c’est qu’elle ne sont pas tant appliquées que ça.


 


Mieux vaut prévenir ….


            Le début de mon calvaire a commencé avec les mini pédales du vélo et mes baskets glissantes, les cyclistes un tant soit peu sérieux ont un système spécial pour les pédales et des chaussures adaptées pour les utiliser. J’ai déjà fait du vélo, mais avec des pédales normales : longues et larges, je croyais savoir pédaler, mais ce matin je me suis trouvé déstabilisé. M a essayé de m’expliquer comment placer mon pied, mais ça m’a pris un moment pour pouvoir le comprendre, et ceci pour deux raisons :



  1. j’étais en train de pédaler, mon équilibre était précaire, je faisais un minimum attention au chemin, donc M n’avait pas toute mon attention. Quand on veut faire passer de l’information, il faut interrompre l’ activité de l’apprenant, l’activité extérieure comme l’intérieure : le sortir de ses préoccupations. On ne peut pas faire deux choses à la fois.

  2. Les explications de M étaient très claires…. Pour lui. Comme tout le monde il vit dans un univers parallèles, univers avec un cadre de référence et une logique qui lui est propre. Le problème c’est que ce qui est évident pour M ne l’est pas pour moi. Dans mon univers « la droite » n’a rien avoir avec « la droite de M », surtout quand il est en face de moi.   Un communicant doit savoir adapter son discours, viser une langue objective, universelle  qui puisse être comprise par la subjectivité de chacun (par exemple : un schéma vaut mieux qu’un long discours).


Je suis un adulte, j’aurais du prendre sur moi, demander à s’arrêter, demander à M de reformuler son explication. Sacrés bourbier, soi c’est moi qui suis un âne parce que je ne comprend pas ou lui un type qui ne sait pas parler, alors je me tais et je pédale, le problème lui demeure (vive la pensée binaire !!!) Certes j’ai pleins d’excuses, mais si un adulte n’est pas capable de se comporter de manière rationnelle, qu’est ce qu’on peut attendre d’un adolescent ?  Par moment il faut guetter les signes d’incompréhension, reprendre en variant le vocabulaire et la présentation, instaurer un climat ou l’on puisse poser des questions sans se sentir pris au piège.


 


Quand je me suis trouvé embourbé, j’en ai voulu à M de ne pas m’avoir prévenu, de ne pas m’avoir donné les clefs pour éviter cet écueil. De son côté c’était évident qu’il n’était pas malin de se jeter dans la vase. Année après année on apprend les mêmes choses aux élèves, on leur propose le même genre d’exercice, on sait a ce qui risque (ou pas) de leur poser problème. On peut adopter différents types d’attitude



  1. on peut laisser les élèves en activité se confronter au problème, y réfléchir et peut être le dépasser. L’idée c’est de les confronter aux limites actuelles de leurs connaissances de provoquer un questionnement, une réceptivité pour un enseignement à venir.

  2.  On peut aussi aborder le problème et sa solution lors d’une explication avant même que les élèves y soit confrontée.


Il me semble dangereux de leur proposer un nouveau piège, une difficulté inédite lors d’une évaluation, qui plus est sans les prévenir, ils peuvent le vivre comme une rupture de contrat, un coup en traître. Les contrôles sont fait pour évaluer la capacité des élèves à utiliser leurs cours et les techniques vues en classe, si on veut aussi évaluer leur capacité d’adaptation et leur créativité (ce qui est louable), il faut qu’ils en soient prévenus.  


 


Le sentiment d’échec et sa gestion.


            Je parle d’un sentiment d’échec, et non d’échec tout court, car a mon avis ça n’existe pas, quand on agis on obtient des résultats, et ces résultats sont des indicateurs, ils sont la pour nous permettre de voir ou nous en somme, et si nous maîtrisons telle ou telle compétence dans un cadre précis. Devant un résultat faible, on peut adopter plusieurs attitudes :



  1. être contrarié, mais avoir suffisamment de ressort pour analyser les faiblesses et démarrer un travail de remédiation pour en venir à bout.

  2. Tristesse, Désarrois, honte, colère, dégoût, découragé etc et pour finir indifférence. A mesure que les mauvais résultats s’accumulent l’apprenant se sent de moins en moins en mesure gérer la situation, la seule position tenable est le retrait, car pour lui tant qu’il y a de l’intérêt il y a de la souffrance.


            Ce sentiment d’échec est tout bonnement intolérable, il est extrêmement destructeur pour l’apprenant et pas seulement de l’intérêt pour la matière, mais il s’en va raisonner avec tous les mauvais souvenirs, les paroles qui ont pu échapper à ses parents alors qu’ils étaient énervés, ces de la nourriture pour ses démons personnels.


            Il est important que le professeur remette les notes dans leur contexte. Ce ne sont que des indicateurs, des occasions de progresser, il n’y a rien de définitif, rien de figé. Il est important qu’ils aident les élèves à ne pas s’identifier avec leurs résultats, ils ont des compétences et des difficultés à un moment donné, c’est quelque chose qu’ils ont pendant un temps (le succès ça s’entretient !) , mais qu’ils ne sont pas. Donc attention aux commentaires à l’oral ou sur les copies, il faut ronger son frein, neutraliser cette amertume de ne pas être entendu.


            Je crois qu’il va aussi découper nos matières, nos chapitres en compétence, au moins au moment du commentaire. Ce dire je suis nul en VTT ou « pour l’instant j’assure bien sur le bitume en plat et en descente, par contre pour les montées j’ai beaucoup de peine, sur les chemins, je suis efficace mais j’ai du mal à garder mon équilibre lorsque je ralentis trop, en terrain boueux je suis lamentable » ce n’est pas du tout la même chose. Avec la deuxième formulation j’ai un diagnostique, j’ai de quoi me fabriquer un petit plan pour m’améliorer. Si l’apprenant a une vision claire de ce qui ne va pas dans sa démarche il y a plus de chance qu’il agisse de manière constructive et qu’il ne balance pas le bébé avec l’eau du bain.


            Les parents ont aussi une grande responsabilité, je discutais management et motivation avec un ancien cadre de l’automobile, et pour lui une clef pour faire réussir que l’on soit manager ou parent (et donc par extension professeur) c’est le management positif : ne pas faire de reproche, encourager le bon, et aider à progresser, tout ça sans angélisme, il ne s’agit pas d’être laxiste.

la soumission librement consentie (source : blog perso) 2007




De robert-vincent Joule
et Jean-léon beauvois


Lorsque l’on pense qu’une personne devrait agir d’une certaine manière, justifier notre attente ne suffit pas en général à provoquer une modification du comportement. Il faut d’autres outils pour provoquer un changement profitable :

Pied dans la porte :
Demander à la personne personnellement de faire la chose et obtenir d’elle qu’elle s’engage à la faire. Exemple : « voulez vous surveiller mon sac de plage, je vais acheter un glace », amener a un passant à vous dire bonjour ou vous donner l’heure avant de lui demander de l’argent.


Effet de gel :
on amène la personne à affirmer sa décision de changer son comportement. Elle se retrouve collée à sa décision, obligée de faire ce qu’elle a dit. Ce n’est pas tout de faire un discours et d’expliquer aux gens pourquoi ils devraient agir de certaines manière pour le bien de ……., il faut aussi obtenir d’eux qu’ils s’engagent verbalement.

Amorçage / persévération
On amène une personne à prendre une décision sur la base d’informations erronées ou incomplètes. On rétablit la vérité, mais la personne s’obstine dans sa prise de position.
Exemples :
- on voit qu’on a fait une connerie, mais on ne peut s’empêcher de continuer dans notre voie (dans une file d’attente au supermarché.
- Des fois ce n’est pas aussi ridicule, On convainc une personne d’entreprendre une mission, en minimisant, ou occultant les difficultés rencontrées.
Une fois que la personne a commencé à agir d’une certaine manière , ou même quand elle n’en a pris que la décision, les difficultés perdent de leur caractére démotivant.


Effet tache d’huile
Quand on arrive a ce qu’une personne s’engage a faire un type d’action (par exemple : garder votre caddie dans la queue pour vous permettre d’aller chercher un article), la perception qu’a la personne d’elle-même change, elle s’attribue une qualité, et quand viendra une autre occasion de se servir de cette qualité elle le fera sans être sollicité (par exemple : une personne perd un article de son caddie une fois la caisse passé, elle la coursera pour lui donner l’article perdu)

La répétition
Plus on répète une action plus son pouvoir d’engagement se renforce, il devient très difficile de dire non à une personne lorqu’on lui a déjà dit oui une dizaine de fois sur le sujet.

Le coût de l’acte
Plus un acte non contraint, nous coûte (il nous demande un gros effort), plus nous nous sentirons engagé par cet acte.

Les raisons d’ordres externes.
Si l’on fait une action pour fuir le bâton ou atteindre la carotte, l’action perdra de son caractère engageant. Plus le bâton fait peur ou plus la récompense est grande moins on se sentira concerné et engagé par nos actes.

Effet boomerang
Quand une personne est engagée dans une voie, et qu’elle rencontre de l’opposition, que les circonstances extérieures vont dans le sens contraire de son engagement, on assiste souvent à l’effet boomerang, l’opposition au lieu d’amoindrir l’engagement, le renforce et peut aller même jusqu'à le rendre extrême. (Par exemple : si un gosse trouve cool un certain type de musique, les critiques de l’extérieur contre le style en question, ne feront qu’intensifier son attachement.) Il faut donc faire très attention lorsque l’on punit une personne, si elle n’est pas persuadé du bien fondé de notre position elle risque fort de s’enraciner dans son comportement même si en surface elle n’osera plus le manifester de peur d’être puni de nouveau.

Engagé, mais à quel niveau.
Souvent en arrivant à faire faire certaine action au sujet, on change sa perception de lui-même, ses idéaux, mais pas de la manière voulue au début. Si on demande à des lycéen de tourner un mini-film de propagande pour l’utilisation du préservatif, certains ce sentirons engagé à utiliser cette protection, mais d’autre se sentiront engagé dans la réalisation, ou dans le travail de groupe, etc. Le sujet peut lire différemment l’action qu’il a fait.


Conséquence secondaire (by-product)
Quand une action est provoquée par un agent extérieur, une demande qui ne vient pas du sujet, si l’action développe en ce dernier un engagement. La personne se met à rationaliser, elle justifiera l’action, l’obligation émanant de l’agent extérieur, même si à la base elle n’était pas partante. Une version extrême de ce processus est retrouvée dans le syndrome de Stockholm

Comment gérer son temps en contrôle ? (source : mon site de maths) 2006

Les calculs en contrôle, contrairement au français ou même à la géométrie, c’est de l’écriture non stop. Le pied au plancher. A mesure que les informations arrivent dans notre champ de vision, on les gère et on poursuit notre avancée. Si il ne s’agit que d’avancer le plus rapidement possible alors comment améliorer ses performances ?
Le pilote de F1, si il veut gagner, doit connaître son engin et savoir comment il est capable de l’utiliser au mieux. Il doit aussi prendre connaissance du circuit, connaître ses courbes et ses longueurs. L’élève, pour optimiser l’utilisation de ses capacités doit agir de la même manière. Quand il découvre le sujet, il doit le survoler pour en avoir une vue d’ensemble, pour savoir « où sont les points », pour savoir quelles sont les compétences requises dans chaque exercice. Ainsi il pourra commencer par les exercices qu’il sait généreux, et qui lui sont favorables. Bien sur, pour savoir ce qui nous est favorable, il faut une certaine connaissance de soi même. Ou du moins avoir une idée de ce que l’on sait, et ce que l’on ne sait pas faire.

La gestion du temps lors du contrôle commence donc à la maison. Connaître ses faiblesses et ses forces, qu’est ce que ça veut dire concrètement ? Et bien, c’est dans un premier temps comparer la correction proposée par le professeur et ce que l’on a été capable de faire. On peut voire ainsi, quelle partie du programme nous est naturelle, quelle partie au contraire n’est pas spontanée. C’est cette dernière qu’il va falloir garder à l’œil. Le travail ne s’arrête pas à une vague compréhension de la correction. En pleine lumière, tout semble aller de soi , ce n’est qu’une fois la page tournée, confronté à nous même que nous pouvons savoir ou nous en somme, est ce que la connaissance à commencé à prendre racine ou pas. Ce n’est que lorsqu’on permet à la connaissance de produire des fruits qu’elle a une chance de ne pas rester lettre morte. Il faut mettre en pratique, encore et encore, jusqu'à ce que le geste devienne naturel. Quand il est automatique, la vitesse ne doit plus poser problème (le manque de temps est lié selon moi à un parasitage du geste par un questionnement qui devrait être de l’histoire ancienne pour l’élève quand arrive le moment de l’évaluation.

L’algèbre et les calculs n’occupant que 40% du programme, il me semble important de parler de la géométrie. Elle demande un peu plus de réflexion, de recul et de temps de pause.Avant tout on doit s’assurer d’avoir une figure claire, à main levée ou pas selon les exigences de la consigne.
Les informations donnée par l’énoncé ou par nos précédentes déduction doivent être codées (égalité de longueur, d’angle, parallélisme). Pouvoir se rappeler d’un seul coup d’œil toutes les données, c’est très utile lors de la recherche.
On doit essayer de reformuler le contenu de chaque question posée, et d’abord laisser parler son intuition, noter quelque part la réponse qui nous vient à l’esprit naturellement. Se l’approprier. En géométrie, la plus part du temps on doit justifier ses réponses. On va donc devoir créer un enchaînement logique entre certaines données et la conclusion demandée. Une technique pour trouver les théorèmes à utiliser consiste à rechercher ceux qui ont une conclusion qui corresponde à celle de notre démonstration, en général on en trouve plus d’un. Pour réduire la liste, je regarde qu’elles sont les hypothèses nécessaires pour chacun d’entre eux, on gardera ceux dont les hypothèses sont déjà en notre possession (ou pour une démonstration en plusieurs étapes, ceux dont les hypothèses nous semblent démontrables). Il ne reste alors plus qu’à broder (ou pour les démonstration en plusieurs étapes, à prouver que les hypothèses nécessaires au théorème précédent sont vraies).
Pour être efficace il faut connaître ses théorèmes sur le bout des doigts, il ne faut pas seulement savoir les réciter mais aussi, savoir à quoi ils servent, dans quelles circonstances on peut les utiliser, et concrètement ou graphiquement à quoi ils correspondent. Plus on fait de démonstration, consciencieusement, plus elles viennent naturellement. Toutes celles qui ont été vues en classe, sont à savoir refaire, c’est le minimum. (pas de par cœur, il faut en connaître l’esprit , les articulations, c’est l’essentiel, le reste se mettra naturellement en place.

Mémorisation. (source : mon site de maths) 2006

Le sens avant tout.
Il est bien plus difficile d’apprendre 10 lignes écrites dans une langue étrangère, que 10 écrites en français. Quand on apprend 10 lignes en français, chaque mot nous parle, chaque phrase a pour nous un sens, le petit texte pris dans sa totalité à lui-même un sens qui lui est propre. Ce sens nous aide dans la mémorisation. Apprendre un texte sans le comprendre, sans voir ses tenants et aboutissants, c’est comme s’attaquer au texte en langue étrangère. Le premier travail c’est un travail de reconnaissance, je parcours mon chapitre, et je vérifie que je comprend tous les mots (un mot non compris est un trou noir pour la mémoire), le sens de chaque phrase, de chaque paragraphe. Je vérifie que je suis capable d’expliquer à quoi sert chacun des théorèmes (les exemples du cours, peuvent être très utiles dans ces circonstances).
L’apprentissage ne se limite pas au cahier de cours, une partie très importante est à extraire du cahier d’exercices. Apprendre sa leçon c’est apprendre, des idées, des structures mais aussi des gestes.
Après avoir « scanné » ses deux cahiers, l’élève doit avoir une image claire à l’esprit, de ce qui est à retenir, le mieux pour lui c’est de noter sur une fiche ces informations à mesure qu’il étudie ses cahiers. Faire du sens ça sera aussi faire des flèches entre les différentes informations, essayer de voir comment s’articule la connaissance. (cf. brain mapping)

Mon style d’apprentissage.
Si on observe dix personnes qui maîtrisent leurs capacités de mémorisation, dix personnes qui ont compris comment utiliser au mieux leurs capacités pour mémoriser, on a de forte chance de se trouver en face de 10 techniques de mémorisations différentes. Chacun de nous est différent, dans sa manière de voir, entendre et sentir le monde, dans sa manière de se le représenter, et dans sa manière de se faire des souvenirs. Avant de vous proposer quelques idées pour trouver votre style d’apprentissage je voulais insister sur un point important, l’importance des émotions :
Si vous voyez une personne se faire écraser devant vos yeux, les images vont rester graver dans votre esprit pendant des années, par contre si vous regardez une personne tailler ses arbres, vous l’aurez oublié dans les minutes qui viennent. La première scène a eu un fort impact émotionnel, l’autre non. L’émotion est très importante dans la mémorisation. Mais il n’est pas aisé d’introduire de l’émotion dans l’apprentissage, ça va vous demander des efforts de créativité. En Histoire , vous pouvez regarder des films sur l’époque utilisé, pour rendre la leçon vivante en vous, que les être qui vivait il y a de ça des dizaines d’années ne soient plus juste des mots sur du papier mais des visages, des histoires. Et même sans utiliser la télévision, vous pouvez vous imaginer la situation, pour l’exécution de louis XVI vous pouvez vous imaginer en vois off, le rois en train de dire « 21 janvier 1793, c’est maintenant que tous finis, ces gens autour de mois, attendent pour voir ma tête tomber, ils me haïssent, mais ils ne me connaissent pas , ce n’est pas juste … » à mesure qu’il marche vers l’échafaud. Vous pouvez coller une bande son mélodramatique, pour accentuer le côté tragique de la situation … pour les mathématiques c’est plus dur à mettre en place.
Bien voila des idées qui peuvent rendre l’apprentissage efficace, et agréable (travailler ne veut pas dire souffrir).
vous pouvez réciter votre leçon en chantant, en la scandant ou en la rappant. Vous vous fixez, une mélodie ou un « beat », vous améliorez ainsi votre diction.
Essayez différentes position pour apprendre, et d’autre pour réciter, en marchant, couché sur le dos, le ventre, assis.
Des fois un musique douce peut aider, mais faites attention c’est rare, en général elle est plus perturbatrice qu’autre chose. On a bien du mal a faire deux choses en même temps, donc il faut qu’elle ne soit pas distrayante. C’est pour ça que des musiques au tempo lent, des paroles incompréhensible (je ne peux pas travailler en écoutant de la chanson française, par contre en anglais ou en allemand ça ne me dérange pas).
Pendant les temps de pauses, allez vous dégourdir les jambes, sifflez, allez faire un basket, laissez votre cerveau au repos.
Certains élèves apprennent mieux en écrivant, d’autres en lisant à voix haute, d’autre à voix basses.
Faites des fiches pour vous approprier le cours, vous notez ce qui vous semble intéressant, vous utilisez les couleurs que vous voulez , vous pouvez faire des petits dessins , pour illustrer (cf : brain mapping appelé aussi carte heuristique)


Dans le temps
Au bout d’un certain temps passé à apprendre la leçon, l’esprit fatigue et l’on perd en efficacité. Il est recommandé de faire dix minutes de pauses tout les trois quart d’heure passé à faire du travail scolaire.
Une fois que la leçon est sue, il faut avoir conscience, que plus le temps va passer plus les souvenirs vont s’étioler, pour finir par ne laisser qu’une vague impression de « déjà vu ». Pour lutter contre cette dégradation : la piqûre de rappel : la révision. Comme pour les vaccins, les prises seront de plus en plus espacées à mesure que l’on s’éloignera de la première dose. Concrètement , pour garder la leçon à l’esprit, il faut relire la leçon , ou la fiche de résumé, le soir même de l’apprentissage, une fois avant de dormir. Puis une fois le lendemain (jour 2), puis deux jours après (jour 4), et vous continuez espacer les séances de révisions (jour 7, jour 14 ….)
Pour les mathématiques, on ne peut se permettre d’oublier au fur et à mesure, car tout a son importance et les enseignements ultérieurs s’appuieront sur ceux d’aujourd’hui. Dans cette matière on doit acquérir un certain savoir purement théorique (théorèmes, définitions, règles) et un savoir pratique : savoir résoudre un certain nombre de problèmes. Vos révisions doivent en tenir compte, c'est-à-dire qu’elles doivent contenir une part de récitation, mais aussi une part ou l’on reprend des exercices, des exemples et on vérifie qu’on est bien capable d’en venir à bout rapidement.

Motivation en question (source : mon site de maths) 2006

Clefs de la motivation pour atteindre un objectif :
1) tenir en haute estime l’objectif que l’on s’est fixé, une bonne partie de l’énergie qui va soutenir la décision de travailler est d’origine émotionnelle, et si le cœur ne sait aimer la décision de l’esprit on va tomber rapidement à court de carburant.
2) Détachement vis-à-vis du résultat. Il y a peu d’objectifs que l’on peu atteindre en deux trois mouvements, en général ça prend du temps, et souvent on doit supporter quelques déconvenues en chemin. Il faut savoir les dépasser, continuer l’effort malgré tout.
3)Avoir une bonne image de soi, dans le domaine de réalisation de l’objectif ou au moins dans le domaine de l’effort.

C’est souvent sur ce troisième point qu’il y a un problème. Pour changer l’image que l’on a de soi, il faut se connaître soi et ses limites et se fixer des objectifs réalisables. Chaque fois que l’on atteints son objectif, on accumule un petit capital d’estime de soi, mais à chaque fois que l’on abandonne en cours de route, on ruine sa propre image, et on fini par se voir comme un lâcheur / lâche . Donc il faut éviter de ce lancer dans des défis un peu trop haut, il vaut mieux y aller progressivement.

Conseil pour apprendre le cours (source : mon site de maths) 2005

Apprendre son cours, ce n'est pas juste connaître par coeur des théorèmes
et des définitions.

Ce genre de connaissance est plus vite oublié qu'apprise. Il faut quelque
chose de plus. Il faut comprendre ce que l'on apprend. Il ne s'agit pas de
compréhension superficielle, non!

- il faut comprendre déjà chacun des mots séparément.

- Il faut en comprendre les tenant et les aboutissants

Donc voici un petit protocole pour apprendre et vérifier mon apprentissage.
1) Je commence par vérifier que je connais chacun des mots du
théorème (le mieux c’est de le faire lors de l’écriture en classe car à ce
moment, je suis disponible pour répondre aux questions)

2) je lis dans ma tête le théorème (ou la définition) et je me
demande : « qu’est ce qu’il y a à comprendre ?», « dans quelle situation puis je
l’utiliser (hypothèse) ? », « à quoi ça sert (conclusion)? ». Et il faut que je
sois capable de répondre à ses questions avant d’apprendre.


3) si je me sent capable de reformuler, il faut que ma version
contienne les mêmes informations (hypothèse, conclusion) que les liens de
causalité soient bien présent (si j’ai ceci, alors j’ai aussi
cela), je fais attention à la correction de ma langue et à l’intelligibilité de
ma phrase. Si je doute de ma reformulation, je l’écris sur un papier pour la
présenter au cours suivant et j’apprends par cœur mon théorème



Astuce 1: le mieux c’est de travailler avec quelqu’un (famille, amis ou
autre). Essayer de lui refaire le cours sans votre cahier. Récitez votre leçon
etc


Astuce 2 : pour ce qui est de la partie apprentissage pur et dur, chacun à
une technique qui lui est propre. Certaine personne on besoin de se répéter le
cours les yeux fermés, d’autre les yeux ouverts, certaine ont besoin de l’écrire
sur un cahier. Il faut que vous trouviez votre méthode, que vous n’hésitiez pas
à innover, à tenter des expériences. Je traiterais plus en profondeur ce sujet
une autre fois !



Conseils pour préparer les contrôles


Pour ce qui est des contrôles de leçon, pas grand chose à dire, juste :
APPRENDS TON COURS !!!!!


Pour ce qui est des gros contrôles, ça ne se prépare pas au dernier moment …

- j’apprends mon cours au fur et à mesure

- je signale dans la marge de mon cahier d’exercice toutes mes erreurs, et j’indique clairement si un exercice me semble problématique. Tout exercice problématique doit être refait le jour même, le mercredi après midi, ou le week-end.


- Pour être paré lors d’un contrôle, il faut que je sois capable de refaire tous les exercices. Comme on n’a pas le temps de tous les refaire, il faut se concentrer sur les problématiques (en particulier ceux qui ont posé un problème lorsque vous avez essayé de les refaire)


De manière générale, je ne vous demanderais en contrôle que des exercices
similaires à ceux qui ont été corrigé en classe. Il n’y aura pas de surprise …
(la plus part du temps)

Bienvenue

Bonjour,
Je suis Julien Kergot et ceci est un blog que je met en ligne pour partager avec vous certaines de mes connaissances et méthodes pour mieux utiliser son cerveau à l'école (et dans la vie en général). Ce que vous trouverez dans chaque article, c'est ce que je pense être le plus juste au moment ou je l'écrit.

C'est subjectif, sans l'ombre d'un doute.

Ca fait plus de 10 ans que je m'intéresse à la psychologie, j'ai lu quantités de livres, vu quantités de conférences, discutés avec quelques professionnels. La plus grande leçon que j'ai pu retenir, c'est que ce n'est pas ce que l'on sait (ou que l'on croit savoir) qui fait la différence, c'est ce que l'on fait. Lire des livres, avoir la tête remplie de théorie, ça ne rend pas plus efficace, plus heureux ou plus équilibré. Agir, vivre, expérimenter c'est ce qui fait avancer, c'est comme cela que l'on peu voir/sentir ce qui est marche pour nous. En tant qu'adulte il me semble bon pour nous de structurer notre expérience, notre vision du monde, c'est pour cela qu'un minimum de théories, d'idées me semble être une bonne chose.

Je vais présenter différents exercices, théories, modèles et autres réflexions sur ce blog, faites votre marché, essayez, remettez en question, personnalisez les démarches, et partagez vos réussites.